Trobairitz

Trobairitz, c’est le féminin de troubadours, des femmes poétesses et compositrices des XIIe et XIIIe siècles. A ce jour on en connait une vingtaine : Béatriz de Die, Clara d’Anduze, La Dame de Casteldoze, Na Tibors, Gersende de Sabran et quelques autres.

Ces dames écrivent en langue d’Oc, langue vernaculaire au sud de la France et vivent dans les milieux aristocratiques.

Le thème commun de ces poésies est la fin’amor, amour épuré et brûlant qui tremble de désir et de respect devant l’être aimé et inaccessible. Un adultère spirituel, un désespoir poignant devant un amant qui la dédaigne, un état où l’on n’en finit pas de mourir d’amour …

Après un premier opus en 2022, un second « Carnets de Dames » en 2023, l’ensemble Trobairitz a travaillé sur un nouveau répertoire qui donne lieu en ce début d’année 2024 à la création de Dames de Cœur.

Dames de Cœur est le troisième opus consacré aux femmes autrices et compositrices du Haut Moyen Age.
Trobairitz (nom de l’ensemble) est le féminin de troubadour, du verbe occitan trobar, « trouver », c’est à dire celles qui trouvent les bons mots pour composer des chansons.
Les trobairitz sont donc des poétesses présentes dans le monde courtois des XIIème et XIIIème siècles en Occitanie. Ce sont des femmes au statut social privilégié, principalement issues de l’aristocratie, ce qui leur a donné accès à l’écriture. Peu de leurs écrits ont été retrouvés à ce jour, cependant il est à noter que nombre de textes anonymes ont été écrits par des femmes qu’elles aient volontairement masqué leur identité ou que la société ait fait disparaitre leur nom. La célèbre phrase de Virginia Woolf « Le plus souvent dans l’Histoire, « anonyme » était une femme » y fait largement référence.
Une place est faite aussi à Christine de Pizan, qui vécut à la fin du XIVe et début du XVe siècle, qui fut sans doute la première femme de langue française à vivre de sa plume.
Voici comment la qualifiait Gustave Lanson en 1894 dans son Histoire de la littérature française : «La première de cette insupportable lignée de femmes auteurs, à qui nul ouvrage sur aucun sujet ne coûte, et qui pendant toute la vie que Dieu leur prête, n’ont affaire que de multiplier les preuves de leur infatigable facilité, égale à leur universelle médiocrité» Cette poésie nous va pourtant encore aujourd’hui droit au cœur malgré les quelques 700 ans qui nous séparent de cette poétesse. Les textes de Christine de Pizan ont été écrits vers 1406 et proviennent du Manuscrit de la Reine, offert à la reine de France (Isabeau de Bavière) en 1414. Ce manuscrit est le seul exemplaire connu qui nous soit parvenu. Il est conservé à Londres à la British Library.


Les musiques ont été composées par Ingrid Blasco dans l’esprit novateur des musiques à bourdons.
Egalement des pièces uniquement instrumentales du répertoire médiéval, souvent anonymes, certaines échappées du Manuscrit du Roi, dépoussiérées par les influences musicales de chacun des musiciens.

Réunis autour de ce projet :

Ingrid Blasco : vielle à roue, lecture, composition
Alice Khayati : chant, flûte à bec, percussions
Mathias Mantello : percussions
Gwen Tual : babil, setâr

 Un concert qui met à l’honneur des femmes oubliées de l’Histoire

 

DURÉE

environ 1h15

CRÉDITS

Dames de Cœur

Création 2024
Production Babil

Téléchargement du document de présentation :

Carnets de Dames

Onques ne sceu qu’est amer, poésie de Christine de Pizan, enregistrement public le 16 septembre 2023 à L’Improbable Café à Plestin-les-Grèves

Na Maria, poésie de Bierris de Romans, enregistrement public le 16 septembre 2023 à L’Improbable Café à Plestin-les-Grèves

Fin ioi me don alegranssa, poésie de la Comtesse de Die , enregistrement public le 16 septembre 2023 à L’Improbable Café

Bels dous amics, poésie de Na Tibors de Sarenom, enregistrement public le 16 septembre 2023 à L’Improbable Café

Voz que me semblatz, poésie de Gersendre de Sabran. Extrait du concert du 24 mars 2023 à La Fabrique à Paroles à Paimpol

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